Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/308

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chissement des esclaves, l’annulation des dettes, furent révoquées : toutefois cette restauration, en maints endroits, ne·put se faire sans tirer l’épée. La justice eut son jour de triomphe, la justice comme l’entendaient les vainqueurs. Tous les partisans notables de Mithridate, les fauteurs des meurtres consommés sur les Italiens payèrent de leur vie leurs crimes. Il fallut verser comptant, aussitot la répartition faite entre les contribuables, toutes les dimes, tous les tributs arriérés des cinq dernières années : ils eurent de plus à payer une indemnité de guerre de_ 20,000 talents (32,000,000 thal. =420,000,000 fr.). Lucius Lucullus resta dans le pays, pour activer les rentrées. Moyens de rigueur terribles, et non moins exécrables dans leurs conséquences ! Mais à qui les met en regard du décret et des massacres d’Éphèse, elles semblent presque se réduire à de minces représailles. Quant aux autres spoliations consommées, elles ne dépassèrent pas la limite habituelle, si l’on en juge par le butin porté plus tard en triomphe dans Rome (en or et en argent il n’alla pas au-delà de 8,000,000 thal. = 30,000,000 fr.), Mais les cités fidèles, comme Rhodes, comme le pays de Lycie et Magnésie du Mœandre, obtinrent toutes de riches presents. Rhodes recouvra une partie des possessions qu’_elle avait perdues après la guerre contre Persée (IV, p. 34). Des lettres de liberte et d’autres priviléges dedommagèrent, en tant que faire se pouvait, les habitants de Chios, à raison des maux qu’ils avaient soufferts, et les_ habitants d’Il·ionf, victimes des folles fureurs de Fimbria, pour avoir noué des intel- ligences avec son adversaire. Quant aux rois de Bithynie et de`Cappadoce, Sylla les avait emmenés avec lui aux conférences de Dardanos, et leur avait fait jurer, à Mithridate et à eux, de vivre désormais en paix et en bon voisi- nage. Mithridate, toutefois, s’était fièrement refuséà laisser paraitre en sa présence Ariobarzane, qui n’était point de sang royal, « Ariobarzane l’esclave ii, comme il l’appelait. I Gaius Scribonius Curie eut la mission de veiller au réta-