Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/325

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I ‘ CINNA ET SYLLA 321 · d’un roi fainéant. Après tout, Cinna avait été poussé à ces hauteurs, non par la force de sa volonté, mais par le pur hasard : comment s’étonner de le voir demeurer la, à la place où l’avait jeté le flot de la tempête révolutionnaire, jusqu’au jour où un autre flot le viendrait reprendre? ` Cette même alliance de la force à qui rien ne résiste, éamaetsyiia. avec la complète impuissance et l’incapacite, chez les me- neurs, se manifeste dans la guerre que fait à l’oligarchie le pouvoir révolutionnaire; et pourtant c’est de là que dépend ` son existence. gu Italie, il est maitre absolu de la situa- · tion. Parmi les anciens citoyens, beaucoup penchaient L’Italie `pour la démocratie : le plus grand nombre, l’armée des °‘}îff§,È,i;°°S gens d’ordre, tout en détestant les horreurs de la tyrannie ¤"€°;:g;fm°*‘* de Marius, ne voyaient dans une restauration oligarchique que l’avènement d’un second règne de la terreur au profit . de l’autre parti. L’impression des forfaits de 667 n’avait 87 av·'J·—C· pas laissé de traces relativement profondes_dans la nation prise en masse, parce qu'ils n’avaient guère atteint que _· l’aristocratie de Rome, et parce que, durant les trois années ` qui suivirent, un gouvernement calme et tolérable avait en quelque sorte effacé de cuisanls souvenirs. Et quant aux _ citoyens nouveaux, formant au moins le cinquième des Italiques, s’ils n’étaient point partisans décidés du régime actuel, ils n’en'détestaient pas moins l’oligarchic. Gomme _ l’Italie, la plupart des provinces, la Sicile, la Sardaigne, les deux Gaules, les deux Espagnes, acceptaient volontiers l’état de choses. En Afrique, Quintus Metellus, heureuse- _ ment échappé au poignard, tenta de conserver la province aux Optimalcs; il vit venir à lui Marcus Crassus, le plus jeune fils de Publius Crassus, cette victime de la proscrip- ‘ tion de Marius, et qui lui amena d’Espagne une troupe de . _ renfort. Mais bientot, la division s’étant mise entre eux, ils durent céder la place au préteur des révolutionnaires, u E Gaius Fabius Hadrianus. L’Asie était dans les mains de

 Mithridate : l'oligarchie, partout condamnée et abattue,

t n’avait plus pour dernier asile que la province de Macé- v. t 21