Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/356

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352 LlVRE IV, CHAPITRE X 4 mémoratlfs de ses triomphes sur les Africains et les Ger-· a mains, et comme la mort l’avait soustrait,_ ainsi que son fils, à la vengeance de son rival, son neveu adoptif, Marcus Marius Gratidianus, lequel avait été deux fois préteuret était très—aimé du peuple, périt dans d'afî`reux supplices devant le tombeau de Gatulus, le plus regrettable des per- sonnages assassinés naguère par la révolution. La mort d’ailleurs avait emporté la plupart des adversaires du dic- tateur :· parmi les chefs, il ne restait plus que Gaius Nor-· banus, qui se frappa lui—mème, à Rhodes, pendant que l’Ecclésie délibérait sur son extradition : que Lucius Sci- pion, épargné à cause de_son peu d’importance, de son grand nom, et à qui Sylla accorda de finir ses jours enpaix ai Massalie, où il s’était réfugié; et que Quintus Sertorius, fugitif aussi et alors errant sans asile le long de la cote de Mauritanie. On n’en vit pas moins entassées près du bas- . sin de Servilius‘, là où le vicus Jugarius débouchait dans le Forum, les têtes des sénateurs suppliciés. Sylla avait voulu qu’elles y'fussent exposées. Enfin, la mort fit aussi sa moisson parmi les personnages de second et de troi- sième rang. Outre ceux dont les noms étaient indistincte- ment portés sur les listes, pour s’être enrolés dans l’armée révolutionnaire, ou pour services rendus à sa cause, quel- quefois pour avances [en argent faites à ses olliciers, ou l pour simple hospitalité contractée avec eux , on vit figurer plus spécialement les capitalistes, coupables d’avoir siégé en justice contre les sénateurs oligarchiques , d’avoir spéculé sur les confiscations du temps de Marius.: les « coupeurs de bourses » (saccularii, p. 3l7) payèrent la dette du sang, et seize cents chevaliers tombèrent par la ‘ [La fontaine de Servilius (Servilius lacus), du nom de Servilius 127 av.J.·C, Cœpion, son auteur (627), était alimentée par l`eau.de la Tepula · (eau tiède), amenée jusqu’au pied du mont Capilolin, au bas du vicus Jagarius. — Au temps de Sénèque on se rappelait encore la hideuse exposition des têtes des proscrits. Videant lurgum in Foro sanguinem et supra Servilium lacam ( id anim proscriplionis Sullœ spoliarium est) senulorum capiia. - Senec., de,Pr0videnl., 3.]