Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/362

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_ 358 LIVRE IV, CHAPITRE X il avait ordonné la fondation d’un certain nombre de colonies. Il_importait effectivement à l’État de pousser, par la division des grands domaines, à l’accroissement du nombre des petits propriétaires. Et telle était ici sa convic- tion, qu’on le vit renouveler la défense du cumul des lots d’assignations dans la même main. Enfin ses soldats distribués dans toute l’Italie formaient comme autant de · · garnisons locales et permanentes : ils étaient les défenseurs . nés des institutions nouvelles en même temps que de leur domaine : aussi, la ou le territoire n’a pas été confisqué, _·voyons-nousles colons, loin de se fondre dans la cité, s’y constituer à part; en telle sorte, que dans la même enceinte ' il y a comme deux villes, celle des `anciens habitants, et celle des nouveaux venus. Du reste les colonies syllaniennes reposaient sur le même terrain juridique que par le passé :_ . elles s’établissaient selon la même forme militaire. Que si _ _ a la différence des anciennes colonies, directement décrétées par le vote du peuple, elles ne procédaient que médiate- ° ment de la loi, en ce sens que le dictateur les instituait en vertu d’une disposition ad hoc de la loi Valeria, cette · airrerenee en droit ne saurait être relevée. Mais ce qu’il — faut signaler, c’est la position des nouveaux colons en regard de l’habitant. Jadis , en colonisant le soldat, on le fondait dans la population. Dans sa ville nouvelle au contraire, le soldat de Sylla persiste : il forme, a vrai dire, ` l’armée permanente du Sénat : de là, le nom de colonies militaires donné non sans raison aux établissements syllaniens, pour les distinguer des colonies anciennes. Les a,,,,,,,,,,, · A coté de cette organisation réelle del’armée permanente,

 mentionnons une autre mesure du régent, qui s’y rattache.

Sylla fît choix, parmi les familles des proscrits, de plus de dix mille esclaves, les plus jeunes et les plus robustes, . et les affranchit en masse. Ces nouveaux Coméliens ‘, I ’ [On sait que l'aiI`ranchi prenait le prénom et le nom de gens du maître qu'il avait servi. ·- V. Dictfde Smith, V° nomen, in fine.] I