Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/381

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LA CONSTITUTION DE`SYLLA -377 meurtres etvénéfices : enfin, la haste centumeirale avait plusieurs juges dirigeants, pris· parmi lesanciens ques- teurs. En conformité avec l’institution de Gaius Gracchus, · - ales jurés, dans les justices ordinaire et extraordinaire, étaient choisis parmi les censitaires non-sénatoriaux et _ équestres :` mais pour la composition du tribunal eentum-_ viral, trois juges étaient élus par le peuple dans chacune des trente-cinq tribus romaines. _ · . La réforme judiciaire de Sylla s’effectua sous une triple C<>m¤5îS¤1<=¤¤ forme. Il augmenta tout d’un coup et considérablement le Syummmm nombre des jugesjurés. Il décréta plusieurs commissions particulières ,',en matière de concussion, de meurtre et vénéfice (celle-ci connaissant aussi des cas d’incendie vo- ' lontaire et de faux témoignage); en matiere debaute tra-, hison ou de crime quelconque portant atteinte à la dignité du nom romain ‘; en matière d’adultère, de tromperies graves, comme la falsification des testaments et des mon-_ ' naies [de falsis], d’injures atroces, comprenant, entre autres, les injures réelles [coups et blessures], et la vio— , lation du domicile : eniin peut-etre en matière de détour- l nement des deniers publics, -d’usure [lex unciarta], et - autres délits. En meme temps, devant toutes ces juridic- V tions anciennes et nouvelles, il édicta un ordre spécial de pénalités et d’instruction. Il se garda d’ailleurs de retirer au pouvoir gouvernant la faculté de créer des tribunaux nouveaux pour le jugement des autres catégories de crimes · oudélits, si le besoin s’en faisait sentir.`Par l’effet de cette · réorganisation, la juridiction populaire et les questions ou '— commissions ordinaires n’eurent bientot que des attributions t "A restreintes et délimitées, le peuple n’ayant plus la connais-· sance des cas de haute trahison, et les questions ordinaires, l 1 "[1lIajestatem minuere est de digjnitate, aut amplitudirie, aut potestate populi .... aliquid derogare (Cicer., de Invent. ll, 17). — Majestas est in imperii atque in nomints populi Romani dignilate quam minuit is qui per vim multitudinis rem ad seditionem vocavit (Cic., Part. orat. 30). — V. Pénumération des lois cornéliennes dans Smith, Diet., Ve Leges Corneliœ.] - · ·