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Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/275

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POMPEE EN ORIENT 271 venu le plus fort, il peut reprendre l’oii`ensive. Il marche de nouveau en avant, enferme le camp royal dans une chaîne ' de postes de près de 4 milles [allemands = 8 lieues] de lon- ' · gueur, le bloque, et pendant ce temps il lance partout des détachements qui ravagent le pays. La détresse était grande ·chez les Pontiques: déjà ils ont tué toutes leurs betes d’atte- lage : après quarante-six jours de souiïrances, ne pouvant ni sanver ses blessés et malades, ni les laisser aux mains de l’ennemi, Mithridate les fait tous massacrer, et pendant · la nuit noire prend en silence la route de l’Est. Pompée R礤î_t¤ ' le poursuit au travers d’un pays inconnu où il ne marche de Mmmdaœ qu’avec prudence : il est proche des régions où se place la frontière entre le roi de Pont et Tigrane. Ayant reconnu que Mithridate ne veut pas livrer ·la hataille décisive sur son territoire, mais qu’il a dessein de l’entraîner dans les profondeurs sans ûn de l’Est, il se décide à |’en empécher à tout prix. Les deux armées campaient toutprès l’une de l’autre. Pendant la sieste du midi, les Romains se B=5t¤î1\¤_ lèvent tout à coup à l’insu de l’ennemi, l’enveloppent et de Nmpd"` occupent les hauteurs de la rive droite du Lycus (Jéschil- Irmak), qui commandent. nn déûlé par où il lui faut passer, non loin de l’emplacement actuel d’End颷ès, là où plus _ tard Nîcopolis sera bàtie. Le matin venu, les Pontiques se mettent en route comme de coutume, et croyant encore l’ennemi derrière eux, ils plantent leurs tentes, leur étape ûnie, dans la vallée méme dont les Romains tiennent tous les sommets. Tout à coup, dans le silence de la nuit, · le cri de guerre redouté des légions retentit autour d’eux : · de tous cotés les traits pleuvent : soldats et hommes du train, chars, chevaux, chameaux s’agitent péle-mele, et dans les—ténèbres la mort frappe a coup sûr au milieu de -leurs masses épaisses, eiïarées. Les Romains, leurs armes de jet épuisées, et alors que la lune se levant leur fait voir leurs victimes, tombent des hauteurs sur les bandes sans défense. Tout ce qui ne périt pas par le fer de l’ennemimeurt écrasésous les pieds des chevaux ou les roues des chars.