Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/103

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V GUERRE DES GAULES 99 ' ` sauver par le remède extrême que tout homme libre ‘a C¤x>1¤¢1¤¤· _ dans sa main. Il aime mieux déclarer en plein conseil que ` · ` puisqu’il n’a pu briser la domination étrangère, il est prêt à se livrer lui-même : victime désignée, il tentera de détourner sur sa tête le coup de foudre qui menace son peuple._ Il·fit comme il avait dit. Les officiers gaulois ‘ laissèrent descendre vers le camp de l’ennemi du pays le général solennellement élu par la nation, le héros qui se· · vouait auchâtiment certain. Monté sur son cheval, paré ' - de son éclatante armure, le roi des Arvernes se montra devantle tribunal du proconsul: il en fit le tour,.remit A son cheval, ôta ses armes, et s’assit en silence aux pieds de César, sur les degrés (702). Cinq années apres, il était 52 nv- J·-C· . traîné en triomphe par les rues de Home: puis, appelé S¤x>x>11¤¤ _ , . . de Vercingétorxx « traitre envers le peuple romain, » quandle vainqueur montait au capitole et rendait -grâce aux Dieux, sa tête tombait devant lui. Gomme su_r le soir des jours sombres le soleil couchant perce les nuages, ainsila fortune donne un dernier grand homme aux peuples en train de périr. _ A l’heure ou finit l’histoire des Phéniciens, Hannibal parait, et Vercingétorix à l’heure où finit la Gaule. Il ne A leur fut donné, ni à l’un, ni à l’autre, d’arracher leur ' patrie à la conquête étrangère nz tous deux ils lui ont évité " la honte dernière d’une mort inglorieuse. De même que ile, grand Carthaginois, Vercingétorix n’a point eu seule- · ment l’ennemi national à _combattre: il souleva aussi zcontre lui l’opposition antinationale des égoïstes et des - lâches, ordinaire apanage "des civilisations en décadence: lui aussi, il °a sa place assurée dans l’histoire, non point tant à cause de ses siéges et_batailles, qu’à cause de ce ·qu’il a su faire, donnant dans sa personne un centre et un appui à toute une nation auparavant divisée, énervée A dans l’isolement de ses peuples. Et cependant, où trouver · contraste plus tranché qu’entre le phlegme réfléchi du citoyen de la ville des marchands phéniciens, s’avançant ` cinquante ans durant,·l’œil sur son but, poursuivant ses