Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/116

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_· 112, LIVRE V, CHAPITRE VII · _I Ide poésie et de sable mouvant, a la tête faible, au senti- ment "profond, avides de nouveautés et - crédules, aimables et"intelligents, mais dépourvus du génie poli- tique: leurs destinées n’ont pas varié : telles ellesI furent autrefois, telles elles sont de nos jours. C¤¤¤¤¤¤¤¤$m¤¤¢¤ Qu’on se garde pourtantde le croire, la chute de cette deromamsation. , , , , , , puissante nation sous les coups de lfépée de Cesar n’a point été le principal résultat de sa gigantesque entre- prise : César a fondé bien plus _qu’i1 n’a détruit. Si le Sénat avec son ombre de gouvernement `avait pu durer quelques générations encore, qui peut douter que l’inva— - · `sion des peuples barbares n'eût pas eu lieu quatre siècles plus tôt? Elle eût devancé son heure, alors que la civili- ` sation italienne n’avait encore pris racine ni dans les Gaules, ni sur le Danube, ni en Afrique, ni en Espagne. ' Il fut donné au plus grand capitaine, au plus grand homme d'état de Home de reconnaître clairement dans I les peuples germaniques les ennemis nés et les-égauii des peuples du monde gréco—romIain. Aussitôt il invente, et · de sa forte main construit pièce a pièce tout l'appareil d’une défensive nouvelle à l’intérieur : il couvre les · frontières par les lignes des fleuves et des retranchements artificiels : de ces mêmes frontières il pratique la coloni- `sation des tribus barbares les plus voisines,·· sentinelles apostées contre les tribus plus lointaines: il apprend à l'armée romaine à se recruter par les enrôlements en · pays étrangers; et il assure à la civilisation gréco·latine le répit dont elle a besoin pour achever la conquête de I Il’0ccident, comme déja elle a conquisI1’0rient. Les " hommes ordinaires voient surgir lesfruits de leurs actes : quant à la semence jetée par l’homme de génie, elle ne 4 germe qu’à la longue. Il a fallu des siècles pour arriver à I comprendre que ce n’était point une œuvre éphémère que I le royaume oriental d’Alexandre, et que le grand Macé- donien avait vraiment implanté l’hellénisme au fond Ide l’Asie: il a fallu des siècles écoulés, pour voir qu’en