Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/127

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— _ RÉGENCE DE POMPÉE ET cEsA_n . 123 légalement et constitutionnellement voter. « Bientot, » lisons-nous dans une lettre du temps, « nous verrons nos · esclaves voter l’abrogation de la taxe des affranchisse- ments !1 » Les vraies puissances du jour étaient ces bandes armées et enrégimentées, véritables bataillons de l’anar- _ chie, levés par les capitaines d’aventure parmi les esclaves gladiateurs et les vauriens de toute sorte. Leurs chefs, pour la plupart, avaient compte toujours parmi les popu- lamas: mais depuis le départ de César, qui seul savait les conduire et leur en imposer, elles étaient tout indiscipline, et chaque meneur obéissait a la politique de son caprice. , C Par préférence, tous ces hommes auraient combattu peut- ` _ être encore sous la bannière de la liberté: mais, à vrai dire, · ils n’étaient ni démocrates,_ ni anti-démocrates; et sur leur drapeau (il leur en fallait bien un quel qu’il fut) ils ' _

 inscrivaient tantôt le nom du peuple, et tantôt celui du ·

senat ou d’un chef de parti. Ainsi, Clodius, pour ne citer · V que lui, s’était fait successivement le champion de la demo- · ï cratie souveraine, puis du senat, puis de Crassus. Ils n’arboraient leurs couleurs, qu’en vue de faire a leurs ennemis personnels une guerre impitoyable, 'Clodius a Cicéron, Milon à Clodius; masquantleurs querelles privées derriere le nom duparti ou ils avaientj pris position. Essayer l’histoire de ce sabbat politique, c’est vouloir noter en musique les cris confus d’un charivari. On n’y trou- verait que récits de meurtres, d’assautsA donnés aux maisons, d’incendies et d’autres actes innombrables de brigandage, consommés dansla ville capitale du- monde. . Après ·les sifflets et les cris, on se crachait auvisage, on _ se foulait aux pieds: après les coups de pierre, on tirait l’épee. Or, le protagoniste de la troupe, sur le théâtre de la rue, était ce Publius Clodius que les régents avaient cream, naguère (VI, p. 380) déchaîné contre Caton et Cicéron. lnfluent, doué de quelque talent et d’énergie, il était passé _ ‘ [Gic.ad·Attic.] · - I _