Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/160

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V 156 LIVRE V, CHAPITRE VIII · constitutionnels tentaient encore de continuer la lutte. Là · — · _ aussi,~les triumvirs n’épargnaient nul effort pour sortir · . vainqueurs. Déjà, à Lucques, en ce qui touche les magis- tratures, ils avaientdressé de commun accord leurs listes L de candidatures pour les années suivantes : tous les ` moyens leur furent bons pour les faire réussir. Et d'abord, pendant l’agitation électorale, ils répandirent l’or à profusion. Chaque année, les soldats des armées de César et de Pompée arrivèrent en foule à Rome, munis de per- missions d’absence, et prenant part au vote. César se ·· tenait en personne dans la Haute-Italie, aussi pres de . _ Rome qu’il lui était possible, et delà surveillait et condui- sait le mouvement. Cependant, les triumvirs ne purent sa av. J.·c. atteindre -leur but que très-imparfaitement. Pour 699, les I . consuls nommés furent Pompée et Crassus, comme le voulait la convention de Lucques: l’opposition vit écarter son unique candidat qui d’ailleurs avait tenu bon jusqu ’au. - bout, Lucius Domitius [Ahenobarbuslîz mais déjà pour triompher, il avait fallu user publiquement de violence 1 · ` entre autres graves excès, Caton avait été' blessé. Aux ¤4· élections consulaires suivantes (pour 700), le même Domi- . tius l’emporta, quoiqu’eût pu faire le triumvirat à‘l’en- contrè; et Caton réussit dans sa candidature à l’office· de Préteur,. tandis que l’année d’avant, Vatinius, le client de César, l’avait évincé du champ, au grand déplaisir de 63- la masse des citoyens. Aux élections pour 70l, l’opposition démontra à la charge des candidats de César et· de Pompée, principalement, les faits de corruption les plus éhontés, si bien que les triumvirs,: sur qui retombait le scandale, _ abandonnèrent leurs créatures en fin de compte. Ces défaites répétées et cuisantes dans les comices électoraux pouvaient s’expliquer en partie -par le fonctionnement mauvais d’un mécanisme détraque, par les hasards impos- · sibles à prévoir dumouvement électoral, par les entraî- ' ‘ [V. supra, p. 140, n. l; et H. de César, II. p. 397].