Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/192

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' 188 LIVRE V, CHAPITRE IX amitié, aux·Romains, et proposant une entrevue avec Crassus. Démoralisée qu’elle'était, l?armée conjura son _ chef, le contraignit même d’accepter l’oii`re du Suréna. Celui-ci reçut le consulaire et son état-major avec tous · les honneurs d’usage, mettant de `nouveau en avant la ' proposition d’un pacte d’alliance. Seulement, il rappela en tenues amerement justes la "mauvaise fortune des traités conclus autrefois avec rLucullus et avec Pompée, . au sujet de la frontière de 1’Euphrate (VI. p. 295), et demanda un instrument écrit sur l'heure. Alors les Parthes déroulent une tente richement ornée: c’est un ‘ présent que leur roi fait au général de Rome, et les servi- ' teurs du Vîzir accourent en (foule autour de Crassus, l'aidant à se mettre en selle. Les lieutenants virent clair dans le dessein du Suréna, qui voulait évidemment se ` ' rendre maitre de sa personne. Octavius, désarmé qu’il était, arrache l’épéejdu fourreau a l’un des Parthes, _ et tue le valet. Là dessus, tumulte et échauffourée : tous les officiers Romains sont massacres: le vieux Crassus · a 1’instar de l’un de ses aieux (1V. p; 357) 1 ne veut pas _ tomber vivant- aux mains de~l’ennemi et lui servir de trophée: il cherche la mort et la trouve. Quant aux légionnaires laissésdans le camp, ils sont pris ou dis+ ' ' persés. Ainsi ce qu’avait commence la journée de Carrhes, eau. .1.-0. la journée de Sinmzca l’achève~le·9 juin 704 : date `· A ' désastreuse qui vadepair avec les combats de l’Allia, de Cannes et d’Arausio. L’armée de l’Euphrate .n’était · plus. Gaius Cassius séparé du gros de l’armée durant la retraiteûde Carrhes, put seul s’échappe1·. Quelques pelotons épars, quelques fuyards isolés, parvinrent 4 * (ll était l'arrière-neveu de P. Licinius Crassus Dives Mucianus, · qui, battu à Leucœ, se fit tuer par un Thrace, en le frappant à l'œi| ' " de son fouet (Flor. 2, 20. Val. Max. 3, 2,§12). Il avait possédé · ‘ cinq des meilleures choses ici bas, « la richesse, la noblesse, |'élo- · _ c quence, la science du droit, et le souverain pontificat, » dit A, peqâë ]d`ap_rès Sempronius Asellio et autres chroniqueurs. (tielll