Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/224

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d’un joueur téméraire, que la faute plus grave de promettre, ne voulant pas tenir. A mon sens, si par miracle, ses propositions avaient été agréées,` il eut fait honneur à. sa parole. Curion osa rentrer dans l’antre du lion, porteur des paroles de son chef. En trois jours, il franchissait la route de Ravenne, à Rome, et à l’heure ou les nouveaux consuls Lucius Lcntulus et Gaius Marccllus le Jcuucî convoquaient le Sénat pour la première fois is sv. .1.-0. (l janvier 705), il se montrait ,dans l’assemblée porteur nemam asm. de la missive écrite par le proconsul des Gaules. La lecture immédiate en est demandée par les deux tribuns du peuple, Marcus Antonius, l’un des héros de la chronique scandaleuse de la ville, l’amî et le compagnon de folies de Curion, revenu d’ailleurs des armées d’Egypte et des Gaules avec la réputation d’un excellent officier de cavalerie 2, et Quintus Cassius, l’ancien questeur de Pompée 3. Ceux-ci, durant l’absence de Curion, menaient dans Rome les affaires de César. Ils forcent la main aux consuls. Leur motion triomphe des résistances. Les claires et sévères paroles de César font une impression profonde. Armé de l’irrésistible force de la verité, il fait voir la guerre civile imminente, le désir dela paix chez tous les citoyens, l’orgueil excessif de Pompée en face de sa propre condescendance, le

‘ [ll s’agit ici du Lucius Claudius Marcellus indiqué p. 217, n. 1.]

’ (M. Antonius, de la gens plébéienne des Antonii, petit-fils du grand orateur qui est l’un des principaux interlocuteurs du de Oratare (consul, 055), neveu de César par sa mère Julia, et le compagnon de débauche de Curion. - Déjà, nous l’avons rencontré en Egypte, à l’armée de Gabinius (Vl, p. 312), et dans les Gaules, où il se distingue comme lieutenant de son oncle, et comme guesteur 52-61. (702-703). César l’a renvoyé à Rome pour y suivre ses intérêts..A_ dater de son tribunat. il est constamment en scène.]

‘ [Q. Cassius·L0nginus, cousin du lieutenant de Crassus et du futur meurtrier de César. Questeur de Pompée en Espagne (700), il y amasse des richesses considérables ; tribun du peuple avec Antoine 49. en 705, il se donne tout à César, l’accompagne à Ilerda (infra ch. X), est nommé. gouverneur de l’Espagne Ultérieure, y lutte avec des chances diverses contre les Pompéiens, et se perd en mer en 707, aux bouches de l’Ebre.]