Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/245

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. - .‘ BRINDES 241 deux faibles légions- (7,000 hommes d’infanterie et un — escadron de cavalerie), postées à Lucérie sous les ordres d’Appius Claudius, à peu près à pareille distance de la capitale, aussi en suivant la grande route [la voie Latine]. Les autres troupes de César (je ne parle pas ici des con-. ‘ . tingents et des recrues toutes neuves en voie de forma- tion) campaient encore, moitié sur la Saône et la Loire, moitié chez les Belges, pendant que les réserves italiennes de Pompée arrivaient déjà de toutes parts sur les lieux de concentration. Bien avant que les têtes de colonne des I légions transalpines pussent descendre dans la Péninsule, une armée beaucoup plus nombreuse devait tenir la campagne, prête à les recevoir. Il semblait qu’il y eût_folie à prendre 1’offensive avec une troupe à peine égale aux bandes des Catilinariens, sans nul appui ni réserves en ce premier moment; à s’en aller attaquer des légions supérieures en force, grossissant d’heure en · heure et commandées par un habile chef. Folie, soit! mais folie à la, façon d’Hannibal!_ Si César tardait d’agir et laissait venir le printemps, le corps pompéien d’Espagne faisait irruption dans la Transalpine, les Italiens se jetaient sur la Cisalpine, et Pompée, tacticien tenu pour i aussi fort que César, général plus expérimenté que lui, la campagne prenant des allures régulières, se changeait · , assurément en un très-redoutable adversaire. Au con- traire, habitué qu’il était à ne manœuvrer que lentement, à coup sur, et ayant pour soi toujours la supériorité du nombre, n’allait-il pas_se troubler en face d’une attaque à` l’improviste? La Xllle légion avait fait ses preuves sous César: elle avait repoussé les assauts de l’insurrection gauloise, elle avait sans broncher supporté les rigueurs d’une expédition en plein cœur de janvier chez les Bello- . . vaques (p. l02). Maisles soldats de Pompée, anciens Césa- - riens ou recrues malexercées encore et à peine réunies ou formées,' tiendraient-ils pied dans cette guerre écla- tant soudain, et leur apportant les maux d’une campagne , d'hiver? ic