Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/247

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

' BRINDES · _ 243 tion 1. La panique avait gagné tout le beau monde.de Rome, panique accrue de mille fausses rumeurs. Déjà, disait-on, les cavaliers césariens se montraient devant les portes! Que si, parmi les sénateurs, il en était qui vou- lussentrester en ville, on les menaçait de les traiter comme complices de la rébellion 2. Ils sortirent en foule. Les consuls eux-mêmes, perdant la tête, ne songèrent 'pas à mettre le trésor en sûreté, et quand Pompée les invita à l’aller chercher, ajoutant qu’ils en_ avaient le temps encore, ils lui répondirent qu’ils tenaient pour ` plus sûr qu’ilallât lui-même d’abord occuper le Picenum3. Dans les conseils, même désarroi. Une réunion eut lieu à _ Teanum Sidicinum (23 janvier) : les deux consuls. et Labiénus y assistaient. On y traita d’abord des proposi- , tions nouvelles d’arrangement venues de César, se disant prêt encore à licencier immédiatement son armée,) à · remettre ses provinces à ses successeurs désignés, et à rentrer seul à Rome pour s’y porter candidat au consulat, · selon les règles constitutionnelles, à la condition que Pompée, de son côté, partirait sans délai pour l’Espagne, ‘ [Pompée quitte Rome, première et grande faute stratégique et politique. ¤ C’est··Rome qu’il fallait garder, c’est là qu’il eût dû « concentrer toutes ses forces. Au commencement des guerres civiles, « il faut tenir toutes les troupes réunies, parce qu’elles s’électrisent ¤ et prennent confiance dans la force du parti : elles s’y attachent ' u et s’y maintiennent fidèles! » (Précis des»G. de J. César, ch. XI, 3' 0bserv.}. - Aux yeux des Romains, Pompée désertait. a ll a beau dire qu’il fait comme Thémistocle, que la République n‘est point dans les murs de Rome! v Cicéron répond amerement s que Périclès a autrement agi : et que les Romains jadis, quand leur ville fut prise, se retranchèrent dans le Capitole » (urbe reliqua cnpta, urcem lumen retinuerunt. - Ad Atl., 7, 11). — Aussi quels reproches il déverse sur ce général hésitant, stupélié (stupens, ud Alt., 7. 10), le plus incapable des généraux (àcvparujymoç : ad Ati., 7, 13) E] ’ [César était plus clément et plus habile. Il pardonnaita ses pri- sonniers et lolérait la neutralité. ——- B. c., 1, 63. - Suet. Cœs. 75. — Sur la panique a Rome, v. Dio. Cass. 12, 7, 8. - Lucan. 1, 475 · et 486 et sq. : lire surtout Cic. ad Alt. 7, 10-12. La procession de . fugitifs couvrait la voie Appienne jusqu'à Capoue.] = [Lentulus, a entendre César, n'aurait même pas pris le temps de fermer l'œrarium sanclius, contenant le fond de réserve, ou se versait la vicésime. prélevée sur la valeur des alfranchissements (Tit. Liv. 27,10), et auquel on ne touchait qu'à la dernière extrémité.]