Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/259

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. BHINDES *255 de ces beaux projets la restauration de Sylla n’avait été que jeu d’enfants; et les modérés du parti en ressentaient une juste épouvanteà Tant de folie à côté de tant d’im— puissance, tant de modération au contraire et de sagesse chez le plus fort, ne tarderent point à produire leur effet. La foule des gens pour qui l’intérét matériel passait Lnfouledesgenq avant l’intéretpolitique se jeta dans les bras de César. g,gtÃÃ:°§"gÃ;,,_ Dans les villes de l’intérieur on portait aux nues « la s ·» loyauté, la douceur, la sagesse » du- vainqueur : et ses · adversaires euxemémes reconnaissaient qu’un tel hom= . mage lui était dû. La haute linance,_les publicains et ` les chevaliers-juges,_au lendemain du désastreux nau- frage du parti·constitutionnel·en Italie, n’inclinaient aucunement à se confier plus longtemps a d’aussi tristes pilotes I les capitaux revenaient sur l’eau et « les riches · » retournaient au travail quotidien de leurs registres » d’échéances! » Et dans le Sénat, la grande majorité, quant au nombre tout au moins, - car, à vrai dire, on n’y comptait que bien peu de·sénatoriaux considérables I et influents, —en dépit des ordres de Pompée et des I consuls, demeurait tn Italie, beaucoup même dans Rome, j A et s`accommodait du gouvernement césarien. En se montrant indulgent au delà de toute mesure, Césaravait calculé juste 2 bientôt se calmèrent les frayeurs et les ` ` angoisses des classes qui possédaient, et le désordre ne menaça plus. C’était la un gain d'immense conséquence pour l’avenir. Écarter l’anarchie, écarter les non moins dangereuses terreurs de son attente, était la condition ` première et nécessaire de la réorganisation de l’Etat. Pour le moment, cependant, la douceur de César lui »mmu·m ` faisait plus de mal que s’il eut recommencé les fureurs des temps de Cinna et de Sylla : ses ennemis ne se changeaient point en amis :·ses amis lui devenaient - hostiles. Tous les Catilinariens à sa suite murmuraient, , _ ne pouvant ni tuer ni piller : tous ces enfants perdus, _ ces coureurs désespérés d’aventures, hommes de talent