Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/290

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286 · LIVRE V, CHAPITRE X . réussi; ailleurs, son succès était mélangé de male fortune: · mais, en reprenant la Sicile, il avait, dans son objet principal, anéanti le plan de Pompée, qui voulait affamer l’1talie : en détruisant l’armée constitutionnelle d’Es- pagne, il avait rendu impossible son grand mouvement combiné : en Italie enfin, les préparatifs de défense restaient, à très-peu près, intacts. Malgré de sensibles pertes en Afrique et en Illyrie, à lafin de la première C année de la guerre, César avait décidément et décisi- vement campagne gagnée. Mais, tandis qu’ils n’avaient ‘ fait aucun sérieux effort, en Orient, pour arreter la . marche conquérante de César dans l’ouest, les Constitu- A tionnels avaient voulu, du moins, mettant à profit un répit honteusement gagné, se consolider, autant qu’il · était en eux, dans leurs positions etpolitiques et mili- Les taires. La Macédoine était le grand rendez-vous des constitutionnels . , . · r . , · ,,·0,g,,,,,,,,,,t Anti-Césariens. La eta1ent venus Pompee et la masse des _ °" M"““°‘"°· émigrés de Brindes È là, tous les_autres fugitifs arrivant de l’ouest, Marcus Caton, de Sicile, Lucius Domitius, de A Massalie, et d’Espagne surtout une foule d’excellents ` .officiers et soldats de l’armée dissoute, Afranius et Lwmagmzm. ,Yarron, leurs anciens généraux, en tête. En Italie, - l’émigration aristocratique n’était pas seulement affaire d’honneur,.mais de mode : elle avait pris un élan nouveau, quand arrivèrent les nouvelles défavorables des embarras de César devant llerda : les tièdes eux- mêmes, les politiques, qui avaient nagé entre deux eaux, rejoignaientpeu à peu 2 enfin Cicéron avait fini par se convaincre lui-même qu’à vouloir satisfaire pleinement _ à son devoir de bon citoyen, il ne suffisait pas d’écrire quelque beau « traité surla Concorde. » Le Sénat des fugltifs · siégeait à Thessalonique, ou la Rome officielle tenait ses états-généraux par intérim. Il comptait environ 200 membres, vieillards blanchis par l’âge, pour la plupart, et presque tous consulaires. Toujours est-il qu’ils n’é- taient que des émigrés. Le Coblcntz romain, d’ailleurs, ` ‘