Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/331

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' PHABSALE I ' 327- de César qui les repoussait de Home : ils pouvaient, sinon · faire la guerre, du moins se faire pirates sur une grande échelle, se réunissant en masses compactes et poursuivant un butmieux déterminé. Après _1e rappel des escadres orientales, leur tlotte était tres-forte encore: César, au contraire, n’avait pour ainsi dire plus de vaisseaux. Ayant pour amis les Delmates, soulevés contre César pour leur propre compte (pp, H 5, 284) , maitres des mers et des places maritimes les plus importantes, les coalisés, s’ils voulaient · faire la guerre d’escadre et surtout la guerre de course, entraient en campagne avec tout l’avantage. De même qu’autrefois, au temps de Sylla, la chasse sanglante aux ` démocrates avait abouti à l’insurrection de Sertorius, simple tumulte de pirates et de brigands au début, et bientôt grande et redoutable guerre; de même, si dans a les rangs de l’aristocratie catonienne, si parmi les adhé- rents de Pompée, le feu et l’énergie survivaient comme · au temps jadis parmi les débris de·l’armée démocratique de Marius, si quelque jour il s’y rencontrait un vrai rot · de la mer, quoi 'd’étonnant à ce que, sur ces tlots non domptés par César, on vit aussi s’élever une république libre, l’égale en puissance de la monarchie nouvelle? ` A tous ces points de vue, il faut blaimer, et blâmer sévèrement, cette pensée funeste d’aller, pour la ‘ guerre entre les Romains, demander le concours d’un voisin, d’un prince indépendant,. et de l’appeler a l’aide de la contre—révolution. Les lois et la conscience sont plus sévères pour le transfuge que pour le pirate : la bande de brigands victorieuse revient plus aisément a la répu- ` blique libre et bien ordonnée que la tourbe d’émigrants — _ marchanta la suite de·l’ennemi du pays. D’ailleurs il A _ ·semblait peu probable que les vaincus pussent jamais faire · entrer la restauration par une telle porte. Il n’était · qu’un seul empire, celui des Parthes, sur lequel ils au- raient pu tenter de s’appuyer: encore était—il douteux que les Parthes voulussent prendre leur fait et cause: il y