Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/343

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E APPENDICE ~ 339 On ne peut nier en effet que César ne fût violemment atta- que dans Rome au cours de son proconsulat. Au_ moment où il dicta son livre, les récits les plus dénigrants, souvent les plus mensongers, étaient colportés sur son compte. Dès le commencement de la guerre des Gaules, Ariovist, à l’aide · des intelligences qu’il avait nouées dans Rome avec les en- nemis du général romain, osait se vanter qu’on lui saurait grand gré s’il parvenait à le vaincre et à le détruire (p. 49. 4 b. g, I, 44)*. Plus tard, les comptes-rendus envoyés · par César au Sénat n'étaient reçus qu’avec méûance; et l’on aimait mieux en croire les plus sottes rumeurs. On se les murmurait à l’oreille et en secret : tantôt le Proconsul avait perdu sa cavalerie, tantôt la septième légion étaitdétruite : les Bellovaques le tenaient enfermé et coupé de son armee (Cic. ad fam, 8,1) *, etc., etc. - Pendant la première guerre civile, quand César était devant Ilerda, le bruit courait dans Rome, à la grande joie du parti, qu’il avait été battu (p. 265, et b. .c. I, 53). — Il lui importait donc grandement d'eclairer ses amis et ennemis. _· De là les Commentaires, œuvre rapidement conçue, rapide- ment écrite, émerveillant ceux qui les entendirent dicter, bien plus même que la postérité qui les lit (Hirtius, b.'g. ` 8. 1). . ‘ ` Au dire de quelques-uns (Plut. Cœs. 22. Opp. 1, 90), César · tenait un journal de ses campagnes (èçnaepiôe;) : ce journal .hàtif et complet, et aussi les rapports écrits ou faits de vive voix de ses lieutenants, lui auraient plus tard servi de cane- vas. Mais dans un tel travail, à en croire Asinins Pollion, il ‘ . se serait glissé bien des oublis, des inexactitudes; souvent méme de graves réticences l’auraient déparé, et César aurait songé plus tard à le corriger et a le récrire (Suet. Cœs. 56)*. ‘ Quocl si eum interfecurit multis sese nobilibus principlbusque populi Romani gratum suse facturum, etc... fb. g 1. 44). ' Ignavissimo cuique fîdum tribuo (Cic. ad fam. 7, 18). —- Crubri , et non belli _de eo rumorus : sed susurratorus duntaxat veniunt : alius equitum perdidissu, quod opinor certe factum est, alius sep- ` timam legionum vupulasse; ipsum apud Bullovacos circumseduri in- lurclusum ab exercitu nuque adhuc certi quidquam est, nuque hœc 4 incerla tamen vulgo jactanlur, sed inter paucos, quos tu nosli, pa- lam. secreto, narrantur. (ad fam. 8, 1.). ,‘ Pollio Asinius parum diligenter parumque integra veritalu com- positos putat. quum Cœs. pluraque et quœ per alias erant gesta le- _ mere crudiderit, et quœ per se, vul consulto vul etiam memoria lap- sus. perperam udiderit, uœistimatque rescripturum et correcturum fuisse. (Suet. Cœs. 56).