Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/380

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` 376 ' APPENDIGE E · lümperlum, n’est point, au début,} circonscrit dans la ligne d’une compétence dèünie. Tant que le Roi est seul à la téte ' de l’Etat, seul aussi il est maître et seigneur necessaire dans les choses de la guerre et de la justice; et lorsque deux ou , plusieurs magistrats, collègues ent1·e eux, succèdent a ses pouvoirs, rien n’est change dans leurs attributions souve- _raines. Chacun des consuls, chacun des tribzms consulaires a égale qualité pour procéder ai tous les actes de justice ou de guerre du ressort de l’impermm... Mais, comme en méme temps, les Romains ne voulaient point d’une administration · a proprement parler collective, au sens actuel ', ils crurent 'so1·tir d’embarras en transt`éra.nt, dans les cas exceptionnels, Yadministration toute entière ai un seul, l’autre collègue se ‘ suspendant, de lui-méme et momentanément, dans ses pouvoirs. Ainsi arrivait-il, par exemple, quand les consuls étaient tous les deux en face de la même armee ennemie. De là, it diviser le commandement par jours alternes, il n’y avait qu’un pas'. Mais ce moyen terme d’une abdication temporaire n’eût été qu’impéritie et danger: on en vint promptement et forcément au fait du partage habituel des affaires entre collègues. Comment? Suivant quelles règles? D'abord, le bon plaisir des magistrats en decida; puis bientot l’autorité grandissante du Sénat s’imposa aux consuls, soit qu’il y eût répartition expresse des affaires durant l‘annèe de charge, soit qu'on fît parler le sort... De là, pour expri- mer la compétence annuelle ainsi déterminée, le mot vlncia ou prorvincia ‘. Le mot proeincla, synonyme de commamlement, ne s`appli- que qu’à lümperlum du magistrat suprême : il ne désigne ‘ Quand ils portent une rogation devant les ceuturies, les consuls agissent ensemble : mais, à l’armée, n’eusseut-ils qu'une volonté, jamais ils n’exercent ensemble le commandement, jamais non plus , 1ls ne disent ensemble la sentence eu justice. ’ Becker-Marquardt (Handbuch [Manuel des antiquités rom.], 2, 2, 119). Parfois aussi un collègue se departait de son imperium, pendant tout le temps d’une campagne (Tite-Live, 3, 70. — Becker, _ loc. cit.), “ Vineiam vlicebimt conlinenlem (Fest., v° vinciam). A quels ' contre-sens n’a pas donné lieu l’interprétation de cette phrase? Dans ce passage, et dans uu autre qui s‘y rapporte (Fest., v•> pro- vmciœ : provinciœ appellabantur quod popillus romanus eus pro- vicit, id est ante vieil), surnage une vieille interprétation tradition- nelle, suivant laquelle vinciasappliquerait au commandement eu terre ferme (d’ltalie), provincia au commandement transmaritime. Distinction fausse et dans la langue et dans le fond!