Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/203

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VlElLLE REPUBLIQUE, NOUVELLE MONABCHlE 191 ` · et deux fois rajeunissant l’Etat,-deux fois elle l’a·tiré d’une s . crise intérieure, alors même qu’il demeurait incurable. Sans doute, il y a de la corruption, et beaucoup, dans ce rajeunissement : comme l'unité de l’Italie s’est faite sur ' les ruines des nationalités etrusques et samnites, la monarchie méditerranéenne s’édifle à son tour sur les ruines de races et d’Etats innombrables jadis vivants et forts. N’estice point de la corruption aussi que·sortent des Etatsjeunes de»sève, aujourd’hui en voie de floraison? Les peuples qui tombèrent, et sur qui s’asslt le nouvel édillce, 11`étaient que d’un rang secondaire ; ils étaient prédestinés à la ruine ct au nivellement civilisateurs. Quand César 21 détruit, il a exécuté la sentence de l’histoire qui décrète le progrès : partout ou il les a trouvés, il a donné protection aux germes de l'avenir, dans son propre pays et dans le paysfrère des Hellènes. Il a préservé et renouvelé la société romaine; et non-seulemcnt il a épargné la société grecque, mais il s’est appliquéà régénérer les Hellènes, y apportant les mêmes vues, la même sûreté de génie qu°à la reconstruction de Rome, il a repris enlin la grande Y œuvre interrompue d’Alexandre de qui, tout porte a le. croire, il avait sans cesse l’image devant les yeux de l'esprit. Il n’a pas seulement accompli ses deux taches l’une à côté de l’autre, mais l’une par l’autre. Les deux ' facteurs essentiels de l’humanité, progrès général et progrès individuel, État et civilisation, unis· en germe chez les Gréco—1taliens primitifs, ce peuple pasteur qui vécut d’abord loin des côtes et des iles méditerranées, ces grands facteurs, dis-je, s’étaient séparés un jour, quand la souche mère se divisa en Italiques et en Hellènes, et depuis bien des siècles, la séparation s’était continuée. Mais voici venir le petit-lils du prince troyen, et de la tille du roi latin (p. M, note 1): d’un État sans culture propre,_ et d’une ·civilisation toute cosmopolite, il saura faire sortir un ensemble nouveau, où état et culture, ` seretrouveront et s’uniront encore surïles sommets.