Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/219

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CULTURE. ` 207 _ la langue romaine. Ce public qui applaudit aux périodes savamment arrondies, cadencées et rhytmées de l’orateur, qui- fait payer cher au comédien la moindre faute de gram- maire ou de prosodie ,, ce public , je le veux , possède sa` — , langue maternelle: elle aété étudiée à fond, et par l’école' elle est devenue le commun biende toutes les classes. Il njen est pas moins vrai qu’a entendre les contemporains _ le mieux à même d’enjuger, la culture hellénique chez les - ` Italiens de l’an 690 est bien décbue de ce qu«'elle était un et av. J.Ãc. 'siècle avant; ailleurs aussi, ils déplorent la corruption du bon et pur latin d’autrefois, il n’y a plus quede rares . ` personnages à le pratiquer. On le rencontre encore dans ' ' la bouche de quelques vieilles matrones du grand . monde; mais les traditions de la vraie élégance, l’esprit, le sel latin des ancêtres, la finesse de Lucilius, lescercles . - I littéraires des Scîpions, tout cela s’est perdu. Que parle- L . t-on d'urb¢mité (urbmzitas), ce motet cette idée créés f _ d’hier? Loin que la politesse règne dans les mœurs, elle ` _ ·· s’en va bien plutôt; dans la ruine de la langue` et des moeurs, chez les barbares latinisés ou chez. les latins ‘ . devenus barbares, l’on ressent au vif l’absence même · de toute urbanité. Les satires de Varron, les lettres de Cicéron, nous rendent le ton de la conversation élé- ' gante, soit: mais elles sont l’écho des antiques mœurs . encore vivantes à Béatè, aArpinum: à Rome, il n’en _ reste plus rien. ' - Ainsi le système d’éducation de la jeunesse demeurait inmciaan au fond le même: seulement, par lfeffet de la décadence nationale, bien plus que par le vice: du' système, le bien y 뤤l>"¤S¤¤€¤*¤· étant plus rare qu’au temps jadis,.le mal s’y montrait plus · V souvent,. Cependant, la encore, César apporta. sa révolu- , —tion. Tandis que le Sénat romain a-vait combattu d·’abord ' la. culture. littéraire,. puis n’avait fait que la tolérer, le nouvel —Empire Italo—Hell·énique, dont llizumanitéithuma-_ C · ` mms) constitue l’essence, 'la prend' en main et entend l`a · diriger d’en haut. César octroye la cité à tous les maitres