Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/295

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

` . LITTÉRATURE · ` 283 cousus‘en'hors—d’0euvre, familiers et agréables à l’au1.eur ,· ·ou·au lecteur (citerai-je à ce sujet, dans l’Eth£que 1, une digression singulière sur les corwenances oratoires ?) ;; ‘ si ` ce n’est encore ce badigeon littéraire sans lequel le simple lettre, étranger à la pensée ou meme "au- ' . savoir philosophique , n’ayant pour lui que l’assu— · 4 rance et la rapidité de la plume, ne s’aventurera jamais à reproduire une argumentation dialectique. Aussi, que de gros livres pouvaient ài la minute sortir d’une telle officine! _ _` · « Ce ne sont que transcriptions et copies, » _dit Cicéron _. ` lui·même dans une lettreà un ami qui s’étonne de cette ‘ fécondité sans pareille, « et qui me donnent peu' de peine, · » je n’ai que les mots à y mettre, et des mots, j’en possède »·`à revendre! » Apres cet aveu, il ne nous reste rien à dire : mais à qui va chercher une œuvre classique dans un tel amas d’écrits~, i_l n’est_ qu’un conseil à donner, celui d’un beau silence en matiere de critique littéraire. 2 C ·Parmi les sciences, nul mouvement, si ce n’est dans une seule, la philologielatine. Stilon (VI, p. 'H) avait élevé ' . ·T jadis un»éditice considérable, inauguré la recherche de la S,,,,,,,,,,,,,_ linguistique et des faits sur le terrain meme de la natio- P“i'§l‘;î‘;;“‘l“°· ' nalité latine ·: Varron, entre autres, qui fut son disciple, ag1·andit puissamment l’oeuvre commencée. On vitpae A ‘ De 0/ficiis, I, c. 437. ' ' ` " ' ·.*. [Il v a un fond vrai dans tout cejugement! Mais quelle exagéa ration, quelle sévérité à outrance! Nous n’y reviendrons pas, l’ayant maintes fois signalée. Sans doute, pour ne parler que de l’Ethique (de offîciis), elle est un remaniement, une imitation du traité perdu de Panœtius sur le,Deu0ir (mpl xa0»izev·ro;): C’est Cicéron lui- - .‘ même qui euconvient (quemque nas ccnjecmme qeadam. adlzibitq potissimum seçuti sumus _: de ojîî 3, 7 pad Atl. 3, ll, 4 ;cf. de 0/fl l, 9), mais d’abord,ll était_t0ute une partie du livre grec restée inachevée, et que Cicéron a écrite de son propre fond (3, 34: eœple- bimus nullis adminiculis, sed, ut d_lcitur, Marie nostrn), nous voulons ' parler du conflit entre la vertu et_ l’1ttile. De plus, tout en suivant _ les divisions de son modele, il s’écarte souvent de ses doctrines, et se montre indépendant jusque dans son éclectisme.- M. lllommsen · ' a beau dire; le traité des Devoirs _reste un ehef-d’geuvre,_à lire et à méditer sans cesse.] ` ` V ,