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CULTE DES MORTS ET

dignement le fardeau de la vie, soit pour adoucir de cruels chagrins, soit pour prévenir de sanglants désespoirs. »

Notre illustre Archevêque, toujours prêt à procurer le bien de ses ouailles a compris depuis longtemps cette consolante pensée. Chaque année, à sa suite, tous nos concitoyens sans distinction d’origines, toutes les associations d’hommes et de femmes se dirigent en foule vers la grande nécropole et laissent vibrer leurs âmes avec celles des absents. « La mort n’est pas la mort : quel cauchemar de moins ! La certitude de la mort pèse sur l’homme, dès le jour où il s’éveille à la raison. Le matin, il ne peut se promettre la fin du jour ; et, le soir, il se dit : aurai-je un lendemain ? Cette pensée que tout ce qu’il voit, tout ce qu’il entend lui rappelle malgré lui, est pour les incrédules eux-mêmes une source intarissable de frayeurs et d’ennuis. La mort n’est pas la mort ; l’homme qui meurt ne cesse pas de vivre. Quelle immense consolation ! Nous voici dans une chambre mortuaire. Sur un lit funèbre gît expiré un père, une mère, une sœur, un frère tendrement aimé. Un époux, une épouse, de jeunes enfants désormais orphe-