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CIMETIÈRES CATHOLIQUES DE MONTREAL

lever ses yeux au ciel. Non, il n’y a pas dans ces vers une fleur de consolation pour les morts plus effacés par l’oubli que par les linceuls de leurs tombes. Je préfère l’aveu du poète désabusé, Alfred de Musset :

Les larmes d’ici-bas ne sont qu’une rosée
Dont un matin au plus la terre est arrosée,
Que la brise secoue, et que boit le soleil ;
Puis l’oubli vient au cœur, comme aux yeux le sommeil.

Mais notre illustre Crémazie a dicté d’aussi beaux vers, et bien supérieurs à cette poésie qui ne vous laisse que l’harmonie d’une lyre dont les sons s’éteignent sans retour. C’est qu’il y a au fond de toute poésie chrétienne, non pas seulement des descriptions douloureuses, mais toujours le souffle de la plus douce espérance. Écoutez :

Toutes les voluptés où notre âme se mêle,
Ne valent pas pour vous un souvenir fidèle,
................ Cette aumône du cœur
Qui s’en vient réchauffer votre froide poussière
Et porte votre nom gardé par la prière,
................ Au trône du Seigneur.