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CIMETIÈRES CATHOLIQUES DE MONTREAL

Les Gaulois, qui, tout le prouve, avaient une croyance profonde en l’immortalité de l’âme, faisaient à leurs morts de magnifiques funérailles, dans les bois qui étaient pour eux de véritables temples. Là, leurs prêtres dressaient les autels destinés aux sacrifices ; là s’élevait le bûcher sur lequel on jetait tout ce qui avait appartenu au défunt et même ses esclaves.

Les Germains consacraient des bois touffus, de sombres forêts, où ils adoraient la divinité. Leurs prêtres présidaient aux funérailles qui étaient simples, sans faste. Ils se contentaient pour tombeau d’un simple tertre de gazon, les monuments que l’orgueil élève à grands frais leur semblaient peser sur la cendre des morts. Ils consacraient peu de temps aux lamentations et aux larmes ; mais beaucoup à la douleur et aux regrets, car, disaient-ils, c’est aux femmes à pleurer, aux hommes à se souvenir : Feminis lugere honestum est, viris meminisse.

En Grèce, et à Rome, les funérailles, soit par inhumation, soit par incinération, étaient des plus solennelles. Les poèmes d’Homère, de Sophocle, de Virgile, en sont une preuve évidente.