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CIMETIÈRES CATHOLIQUES DE MONTREAL

cueil de prières des morts ; on le récite sur la tombe du défunt, qui en Judée, veut reposer dans la vallée de Josaphat, à l’ombre du temple de Salomon. Les obsèques ont toujours un caractère religieux : le rabbin y assiste ; au cimetière il prie pour le repos de l’âme du défunt, en union avec les parents. L’anniversaire de la mort d’un parent est chez les Juifs un jour de deuil. Tous les ans, ils honorent la mémoire du mort par le jeûne, les aumônes, les prières au temple et au cimetière. Une bien touchante légende exprime la résignation des Juifs aux décrets de la divine Providence ; en voici l’abrégé :

Béruvia, femme de Rabbi Mêir, docteur en Israël, vient de voir expirer dans ses bras ses deux jeunes fils. Malgré ses efforts pour les rappeler à la vie, leurs corps restent glacés. Tout à coup, elle pense à son mari qui expose au temple les vérités éternelles et frémit en songeant à sa douleur.

Elle place alors ses deux enfants sur son lit, les recouvre d’un drap mortuaire, puis refoulant ses larmes, elle attend avec un calme apparent le retour de son époux. Bientôt, il revient, et sa première parole est : « Où sont les enfants ? » Bé-