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En Grèce et à Rome, les funérailles, soit par inhumation, soit par incinération, étaient des plus solennelles. Les poèmes d’Homère, de Sophocle, de Virgile, peintures fidèles de l’antiquité, en sont une preuve évidente. À chaque instant dans l’Illiade, on trouve le récit de combats sanglants pour arracher à l’ennemi les corps des héros qui ont succombé, afin de leur rendre les honneurs funèbres. Il n’est pas de devoir plus sacré et les dieux eux-mêmes interviennent pour le faire observer. C’est ainsi que, grâce à l’intervention d’un dieu, Achille se décide à rendre à Priam le corps de son fils Hector. Il fit plus ; il ordonna de le couvrir d’un riche manteau, d’une fine tunique ; de le laver, de le parfumer d’essences, de l’étendre sur un lit et de le placer sur un chariot magnifique.

La question des funérailles et de la sépulture fait le fond de plusieurs tragédies de Sophocle. Dans Ajax, ce héros prêt à mourir invoque Jupiter pour le prier de veiller à sa sépulture et de défendre sa dépouille mortelle contre les injures de ses ennemis. Le culte des morts a inspiré à Sophocle son Œdipe à Colone ; à Euripide, sa tragédie des Suppliantes ; à Eschyle, celle des Sept Chefs devant Thèbes. Le choix de ces deux questions pour sujet