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que jamais les secours de la religion dans ce moment suprême.

Dès qu’un malade est en danger on se hâte d’offrir un sacrifice à la pagode ; on s’y prosterne pendant que les bonzes récitent des prières. Après la mort, les sacrifices recommencent à la maison mortuaire, tendue de blanc, signe de deuil. Ces sacrifices ont lieu devant ces tablettes « qui, à défaut du dogme catholique, si consolant de la communion des vivants et des morts, ont, au moins, l’avantage de disputer au néant, le nom des aïeux, en faisant honorer leur mémoire. » Le nom du défunt est ajouté sur ces tablettes ; il est aussi inscrit à la pagode où il est conservé pendant trois générations.

Les nuits qui suivent le décès sont marquées par les cérémonies religieuses. Les bonzes, une lanterne à la main, viennent psalmodier des prières ; la première nuit, ils brisent des tuiles pour faire une brèche à l’enfer, et en faire sortir l’âme, si elle y est entrée. La seconde, ils assistent le fils du défunt au moment où élevant une longue banderole, il représente l’âme de son père montant au ciel. Le troisième, ils mettent, le feu à la banderole et ils brûlent une certaine quantité de papier-monnaie,