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nos ancêtres avaient pour les morts et de leur vénération pour les âmes du purgatoire.

Nous sommes au 16 octobre 1690 ; ce jour-là, plusieurs marchands de la ville, après en avoir délibéré, prirent la résolution suivante :


« Nous soussignés, marchands de Ville-Marie, voyant tous les maux qui nous menacent de toute part, pour arrêter la colère de Dieu, nous avons résolu, après avoir demandé le secours de la Sainte Vierge, de prendre et choisir les saintes âmes du purgatoire pour nos protectrices auprès de Dieu. Et dans la confiance que nous avons dans le secours, leur promettons de ne vendre aucune marchandise les fêtes et dimanches aux habitants de cette paroisse, sinon les choses manducables qui se peuvent consommer dans le jour, comme huile, vinaigre…

« Pour les étrangers des côtes voisines, on ne leur vendra rien, sans une permission par écrit de monsieur le curé ou un autre prêtre du séminaire.

« Et afin qu’elles (les âmes du purgatoire) nous obtiennent ce que nous leur demandons, nous avons résolu de leur faire bâtir une chapelle à côté de la chapelle de St-Joseph, vis-à-vis la sacristie,