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Page:Monet - Invantaire des deux langues, 1635.djvu/12

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À MONSEIGNEVR
LOV̈IS DE BOVRBON,
ET DE CONDÉ, DVC
D’ENGVIEN



ONSEIGNEVR,




Ce Liure pretand droit, & prerogatiue d’aineſſe, par deſſus les deus de ſes freres, qui, depuis peu, ſe ſont ietés ſous la protection de Votre Grandevr, &, comme il peut croire, fondé ſur cet auantage, qu’il a eté conceu le premier des trois, & a veu l’heure de ſa naiſſance, allant deuancer la leur, ſi le deſaſtre n’eut retardé ſa ſortie, comme celle d’vn autre Eſaü : non qu’il ſoit piqué d’anuie du bon-heur des ſiens, leſquels il aime, à l’egal de ſoi-méme, comme la natuer lu ſuggere, & ſon pere lui ordonne : mais d’autant qu’il ſçait etre de ſon deuoir, que le monde connoiſſe, qu’il vois eſt acquis, par titre de Vaſſal Lige, auant meme ſa conception, tout ainſi, que le reste de ſa race : & que, ſi le ſort de ſa natiuité ne lui a reüßi ; neantmoins il conſte, que quant à l’affection, & quant aus forces, il s’eſt maintenu dans les termes de l’affectueus respet, dont il eſt obligé bien etroitemant à Votre Altesse : außi n’eſt-il pas an apprehanſion, que ſes cadets ne lui conteſtent la preſeance, dans votre bibliotheque, connoiſſant leur dous naturel, comme au reciproque, il ne leur anuiera iamais leur rang, an cas, qu’ils ſoient placés au deſſus de lui, veu que tout ſon bon-heur conſiſte, à touſiours agréer l’exſecution de votre volonté ; & à ſçauoir, que vous daigniés le voir de bon œil, la part où il ſera : moins s’excuſera-t’il ſur ce, qu’il n’eſt arriué prés de vous, du tams, que Votre Grandevr s’occupoit,