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UNE ŒUVRE D’ARTISTE

monie, celui de Marseille s’était fait représenter. L’Abbé Simonet prononça le discours en cette circonstance ; son éloquence naturelle toucha au sublime. Le vieux recteur de la C… versait des larmes de joie, et dans son cœur bénissait Dieu de lui avoir permis d’assister à la triomphante réparation de l’acte sacrilège qui avait tant affligé son âme sacerdotale !

Cette fois encore on eut en vain cherché Benoit. Depuis la veille, accompagné de son vieux maître, il avait été frapper à la porte de l’établissement des prêtres des missions étrangères de Paris. Il était attendu. Une fidèle correspondance entre le supérieur et lui avait mis au courant la communauté sur la vocation du jeune artiste, vocation qui remontait au jour heureux de sa première communion.

Quand la stupéfiante nouvelle parvint dans les cercles mondains et artistiques, où Benoit comptait de si nombreux admirateurs, on n’eut, pour exprimer l’unanime surprise, que ce seul mot : folie !

Oui, folie, sainte folie dont le Christ Lui-même nous donna l’exemple et qui ne cesse d’atteindre de sa divine contagion, après vingt siècles de distance, les âmes nobles et magnanimes.

Folie, trois fois sublime, dont le monde s’étonne parce qu’il l’ignore ; mais qui réjouit le ciel qui la bénit !

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