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CŒUR MAGNANIME

Rodrigue qui, lui, était tout entier à la douce ivresse d’aimer et d’être aimé ; la vie lui apparaissait sous un jour enchanteur. Anne-Marie partageait cette même confiance en un avenir heureux. Cependant, compagne assidue des visites charitables de sa pieuse mère, elle avait trop souvent frôlé, dans la mansarde du pauvre et au chevet des malades, l’épreuve et la souffrance pour ne point soupçonner que nul en ce monde n’est à l’abri de leurs atteintes ; mais la sombre perspective ne lui apparaissait que comme très lointaine ; d’ailleurs que lui importait que la route devint âpre et aride ? Appuyée sur le cœur de Rodrigue elle se sentait le courage et la force d’y marcher sans faiblir : l’amour allège tant de choses bénies ! Aucun nuage ne troublait donc à cette heure heureuse leur limpide horizon.

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