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Page:Monge - Coeur magnanime, 1908.djvu/6

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J’ai plaisir à présenter au public canadien le gracieux écrivain, qui signe Rose de Provence. Rose de Provence ! ces deux mots ne sont-ils pas, à eux seuls, une recommandation ? Ne rappellent-ils pas à la fois la reine des fleurs et le pays des incomparables conteurs, qui se nomment Mistral et Roumanille ! De la Provence nous peut-il venir autre chose que des effluves de grâce et de jeunesse ? N’est-ce pas en Provence qu’a chanté Magali ! N’est-ce pas là que la poésie naît sous les mas ensoleillés de la campagne aussi bien, sinon mieux que sous le toit des riches habitations citadines ? La Provence n’est-elle pas un de ces pays enchantés dont les fauvettes et les rossignols, comme les poètes, ont fait une de leurs demeures préférées ? C’est du moins ce que nous aimons à nous figurer nous qui n’avons pas eu l’heur de naître sur les bords de la Durance et du Rhône, nous que la Providence a placés à cette extrémité de l’Amérique du Nord où la blancheur éblouissante des neiges est sans doute moins suggestive de poésie que la blancheur printanière des amandiers. Si, comme moi, amis lecteurs, vous avez été dupes de votre imagination, en vous figurant ces belles choses, je crains que vous ne soyez pas désillusionnés en ouvrant le livre de Rose de Provence ; car vous y trouverez précisément ce charme et ce naturel que les Conteurs Provençaux semblent avoir reçu en héritage : vous y trouverez cette fluidité mélodieuse de