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Page:Monneron - Poésies, 1852.djvu/156

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Courbé sur son bâton, vers la muraille blanche.
Partout c’était amour, chansons et gaîté franche.
Mais Davel, ce martyr de notre liberté,
Celui qu’on trahissait par hospitalité,
Que faisait-il ? Venez ; nous le verrons peut-être
Au travers des barreaux croisés sur sa fenêtre.
Je l’aperçois dans l’ombre, à genoux, et priant
Sur l’humide pavé… Son œil est doux, riant.

Il espère sans doute. Oh oui !…, sur la colline
Le soleil à ses yeux bien lentement décline ;
Et lorsque ses rayons, jouant sur ses barreaux,
Viendront dorer encor ses humides vitraux,
Il reverra le ciel… Oh oui ! Davel l’espère !
Son ame s’ouvre à Dieu, mais se ferme à la terre.


Le temps fuit, mon ami ; venez, l’air est si pur,
Humer sur le coteau la fraîcheur de l’azur !
Écoutez dans les bois les lointaines clochettes.
Voyez cet horizon aux teintes violettes,
Et vers la vieille tour penchée au bord des eaux
La voile du pêcheur tremblant dans les roseaux,
Et ces blanches maisons, dans la nuit des feuillages,
Qui se groupent le long des gracieux rivages.
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