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I

PRÉLUDES.



 
J’aimerais vous chanter l’eau blanche du torrent,
Qui dans la nuit des pins circule en murmurant,
Car j’entends de ses flots les bruyantes batailles,
Autour des rocs moussus, sous les grandes broussailles.
Je pourrais du taureau dire le grondement,
Lorsqu’aux pentes des monts, se levant lourdement,
Il promène le soir son regard fier et louche
Sur la plaine confuse où le soleil se couche,
Des cimes d’occident les éclats veloutés,
Les chalets du val frais par la lune argentés,
Les flancs maigris des monts, monotones moraines
Qui s’en vont expirer en vaporeuses plaines,
Les rivages secrets du lac frais et profond,
Où passe nonchalant le vacher gras et blond,