Page:Monneron - Poésies, 1852.djvu/48

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Du jugement dernier écoutez les préludes,
Ces voix rauques de l’ouragan ;
Voyez du genre humain les noires multitudes
Onduler comme un océan.

Et le saint réveillé qui fuit dans l’étendue,
Et remonte au trône éternel,
Jetant de cieux en cieux à la terre perdue
Un dernier adieu solennel ;

Et l’archange, entr'ouvrant ses ailes virginales
Aux vives fraicheurs de Sion,
Indiquant de l’Éden les clartés matinales
Aux fidèles de sa légion.


Vierges qui vont danser aux noces de village
Avec leurs boucles d’or et leur plus frais corsage !
Active oisiveté ! lectures de Noël,
Près du feu qui pétille au foyer paternel !
Jours où l’étudiant qui se croit un grand barde
Chante la liberté du haut de sa mansarde !
Fumeurs qui, vers leur chaume, au crépuscule, ont soin
De conter leurs exploits sans appel au témoin !
Charmes des premiers jours ! rien ne peut me sourire…
Il faut un autre thème aux cordes de ma lyre.