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Page:Monneron - Poésies, 1852.djvu/53

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S’asseoir au ciel et me sourire
Et dire :
« Petit oiseau, n’es-tu pas fol,
» Oh ! bien fol de risquer ton aile
» Si loin dans la voûte éternelle,
» Trop haut,
» Trop tôt ?

» Par delà le ciel qui s’azure
» La nuit s’ouvre, je te l’assure,
» Mugissante, insondable, obscure.
» Petit oiseau, descends, descends,
» Pendant qu’il en est encor temps ! »
Mais l’alouette et la jeune ame
Ont trop d’amour et trop de flamme
Pour demeurer en bas,
Hélas !


Oh ! n’embrassons pas tant d’espace,
Jeunes esprits, joyeux oiseaux,
Car les cieux même ont des tombeaux
Pour qui nourrit trop son audace !


29 avril 1835.