Page:Monneron - Poésies, 1852.djvu/69

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L’ont vu les Nains de la montagne.
Tandis que le barde orgueilleux
S'élève et s’aventure aux cieux,
Un charme maudit l’accompagne.
Lui qui l’ignore en ce moment
Perce les airs effrontément,
Gravit le pic à perdre haleine ;
Puis, échappant à tout regard,
Il se plonge dans le brouillard,
Maudissant le bruit et la plaine.




II

Le complot.


Mais que faisiez-vous donc là-bas, esprits charmants,
De la belle nature insoucieux amants ?
Nains et sylphes, pourquoi déclariez-vous la guerre
Au barde voyageur qui chante aussi la terre ?
C’est votre frère, amis ; il adore à genoux
Le Dieu de la nature, et l’aime autant que vous ;
Et voici que pourtant vos âmes courroucées,
Machinant tout d’un coup de sauvages pensées,