CONTES POPULAIRES EN ITALIE 95
raconte à Pomigliano qu’il y avait une fois une pe- tite vieille qui, balayant une petite église, y trouva un petit sou.
— Qu’en ferai-je ? se dit-elle. Si j’achète des ca- roubes, il en faudra jeter les gousses ; si j’achète des carottes, il en faudra jeter les queues ; si j’achète des châtaignes, il en faudra jeter les écorces ; ache- tons de la farine et faisons de la polente.
Ainsi fit-elle, puis elle mit la polente sur la table et retourna à l’église et laissant ouverte la fenêtre de la maison. Passa une chèvre qui, alléchée par l’odeur, sauta par la fenêtre et entra dans la cham- bre. Quand petite vieille voulut rentrer, elle ne put ouvrir la porte parce que la chèvre était derrière. Petite vieille dut rester dehors, et elle pleurait, pleurait ;... passa un âne qui lui dit :
— Dame petite vieille, pourquoi pleures-tu ?
— Parce que la chèvre est dans ma maison.
— Ne pleure plus, je vais la faire sortir. L’âne monta :
— Toc, toc.
— Qui est-là ?
— Je suis l’âne.
— Et moi je suis la chèvre ; j’ai trois cornes au front, pars vite ou je t’éventre.
L’âne se sauve, petite vieille restait dehors et pleurait, pleurait ;... passe ensuite un chien, puis un mouton, même dialogue avec la vieille et avec la chèvre. Arrive enfin la souris.
— Dame petite vieille, que fais-tu là ?
— Il y a la chèvre dans ma maison.
— Quoi ! c’est tout ça ? Sois tranquille, je vais la faire sortir.
— Voyez-vous ça ? L’âne ne l’a pas fait sortir ni le chien ni le mouton, et tu la ferais sortir, toi ?