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LA JETTATURA DANS LA BIBLE — L’OPINION DE SAINT THOMAS, DE SAINT JÉRÔME, DE DIDEROT, DE M. VICTOR CHERBULIEZ. — JETTATURA DES PRÊTRES ET DU PAPE — PREUVES TIRÉES DU BON SENS — HISTOIRES DE JETTATEURS — LES PRÉSERVATIFS MODERNES — QUESTIONS PENDANTES.

Le christianisme ou, pour parler plus nettement, l’église ne s’opposa point à la croyance presque universelle qui est le sujet de notre étude. Elle abolit Jupiter, mais elle laissa vivre le fils de Vénus et de Bacchus. Il était facile aux théologiens de trouver dans les livres sacrés des arguments en faveur de la jettatura. Nous avons déjà cité un verset du Deutéronome ; il en est un autre du même livre (XXVIII, 55) sur lequel on pourrait longuement discuter. Les Proverbes n’avaient-ils pas dit (XXIII, 6) : Ne comedas cum homine invido, et cet invidus du texte de la Vulgate traduisait un terme hébreu qui signifiait plus exactement l’homme dont l’œil est malin. « Ne mangez pas avec un homme aux mauvais yeux, » a dit le R. P. dom Calmet, dans son Commentaire littéral de tous les livres de l’Ancien et du nouveau Tes-