Sur les sorcières qui jouent un rôle important
dans les contes italiens, nous avons des renseignements
plus précis encore qui nous sont fournis par
un écrivain élégant et sensé ; M. Mattio di Martino.
Il se trouva un jour à Noto (en Sicile) au milieu
d’un groupe sémillant de jeunes paysannes qui toutes
eurent quelque histoire fantastique à lui raconter.
Mais comme il faisait l’esprit fort, il souleva
contre lui toute la bande bourdonnant comme un
véritable essaim de mouches ! Une sorcière avouée,
authentique, vint à lui, la tête haute et, avec un air
d’importance et de capacité, se mit à défendre ce
qu’elle appelait sa science. Le lendemain matin,
devant sa porte, notre auteur aperçut un morceau
d’étoffe où se trouvaient piquées quantité d’épingles :
il comprit que c’était quelque mauvais tour de
la sorcière qui voulait le punir de son incrédulité.
Le soir, il revit le groupe de paysannes qui s’enfuirent
à toutes jambes en voyant le chiffon hérissé