Hâtons-nous maintenant de retourner à nos contes. Ceux de Milan recueillis par M. Vittorio Imbriani sont de simples anecdotes, les autres ne nous offrent que des variantes émondées, souvent effeuillées et défleuries des contes florentins. Les bonnes femmes de Milan vont droit au fait et n’aiment pas les fioritures ; elles ont à leur service un dialecte tronqué qui ne manque pas d’entrain et d’énergie, mais qui n’a pas la grâce et la douceur des dialectes méridionaux : Elles ne semblent pas s’inquiéter beaucoup du but moral et on les étonnerait fort en leur apprenant que l’art est un sacerdoce. Voici l’une des histoires qu’elles racontent aux enfants.
Il y avait un fils, et il avait son papa et sa maman qui lui donnaient des coups et qui voulaient le chasser de la maison. Alors ce fils se met à pleurer. Son père lui dit :