Page:Monod - Jules Michelet, 1875.djvu/48

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la plus solide démonstration ; où Niebuhr s’efforçait de prouver, lui il voyait et il montrait. Néanmoins l’œuvre de Michelet n’eut en France que peu d’influence. La routine de l’enseignement ne s’émut pas de cette tentative qui aurait pu être si féconde. Il eut beaucoup d’admirateurs, mais peu de disciples. Lui-même, entraîné par le courant universel, quitta bientôt l’antiquité pour s’occuper du moyen âge.


Il était impossible, en effet, qu’une âme aussi impressionnable que celle de Michelet échappât à la contagion du mouvement romantique qui depuis le commencement du siècle s’était emparé de tous les esprits. On s’était épris de la littérature, des mœurs, des coutumes, des monuments, de l’histoire du moyen âge. La poésie, le théâtre, le roman, la peinture ne représentaient plus que seigneurs féodaux, vieux donjons, châtelaines amoureuses de leurs