Page:Monod - Jules Michelet, 1875.djvu/72

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à quel but elle devait tendre ; il avait voulu entreprendre lui-même le rôle d’éducateur, écrire un livre qui résumât les enseignements capables de régénérer les âmes. Il composa la Bible de l’Humanité (1864). Il cherche dans les doctrines religieuses et morales de chaque peuple ce qu’elles ont de plus original et de plus élevé, et recueille ainsi de la bouche des ancêtres le credo des générations nouvelles. « L’humanité, dit-il, dépose incessamment son âme en une bible commune. Chaque grand peuple y écrit son verset. Ces versets sont fort clairs, mais de formes diverses, d’une écriture très-libre, ici en grands poëmes, ici en récits historiques, là en pyramides, en statues. » L’antiquité « diffère très-peu des temps modernes dans les grandes choses morales… pour le foyer surtout et les affections du cœur, pour les idées élémentaires de travail, de droit, de justice ». Michelet retrouve dans les antiques doctrines de la race aryenne les idées mêmes auxquelles l’avait conduit l’étude de la nature et de l’histoire. Toute l’antiquité joint sa voix à la sienne : l’Inde avec sa tendresse pour tout ce qui vit et