Page:Monod - Jules Michelet, 1875.djvu/75

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gie des martyrs calvinistes, la fine et luxurieuse corruption des Valois ? Tout est nouveau, imprévu, instructif dans cette histoire. Chaque mot fait penser, ou rêver. Avec lui nous mesurons l’énormité de la démence orgueilleuse de Louis XIV, nous comprenons la folie d’agiotage qui saisit la France à l’époque de Law, au seuil de la Révolution nous ressentons dans notre âme les mêmes sentiments de trouble, de malaise et d’immense espoir qui agitaient les contemporains. Il ne nous donne pas sur les événements historiques le jugement définitif d’une critique prudente et exacte ; il nous y fait participer avec les passions d’un contemporain. D’autres savent et affirment, lui il voit et il sent.

À cette série de grands travaux historiques se joignit encore un petit volume, la Sorcière (1862), où il montrait dans la magie et la sorcellerie la protestation persistante de la nature contre les proscriptions de l’église et sa victoire finale après des siècles de luttes et d’atroces persécutions. Le volume intitulé : la Pologne martyre, qui parut au milieu de l’insurrection