droits et de ces devoirs qu’il résista quand on demanda aux universitaires plus que leur soumission, leur approbation. À Nevers, on leur fit signer la déclaration suivante : « Nous, soussignés, déclarons adhérer aux mesures prises par M. le Président de la République le 2 décembre, et lui offrons l’expression de notre reconnaissance et de notre respectueux dévouement », Taine seul refusa de donner sa signature, faisant observer que comme suppléant il n’était chargé de remplacer le titulaire que dans son enseignement, et que d’ailleurs, comme professeur de morale, il ne lui appartenait pas d’approuver un acte qui impliquait un parjure. Il fut noté comme révolutionnaire et peu après accusé d’avoir fait
désolé et indigné ; je fais par mon vote tout ce que je puis contre une pareille brutalité. Mais ce peuple s’appartient à lui-même, et je fais une injustice si je vais contre la chose sainte et inviolable, sa volonté ». Il conclut le 5 février 1852 : « Tu vois maintenant que l’homme qui règne a des chances pour durer. Il s’appuie très ingénieusement sur le suffrage universel qui ne lui demandera pas de liberté, mais du bien-être. Il a le clergé et l’armée ; ajoute le nom de son oncle, la crainte du socialisme, les opinions opposées entre elles des partis ennemis. Par conséquent, la vie politique nous est interdite pour dix ans peut-être. Le seul chemin est la science pure ou la pure littérature. » — On trouvera dans le livre de M. Gréard les lettres éloquentes où Paradol discute avec Taine ces questions de politique et de morale.