Page:Monod - Renan, Taine, Michelet, 1894.djvu/107

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à ses thèses[1] ; le 8 juin, elles étaient terminées et expédiées à Paris, et il espère être reçu docteur en août. S’il a pu rédiger ses thèses avec une si prodigieuse rapidité, c’est parce qu’il n’a pas cessé de les méditer tout en faisant ses cours et en préparant son agrégation. « Je me présente à nos inquisiteurs patentés de Sorbonne, écrit-il le 2 juin 1852, et d’ici à huit jours, j’expédierai cent cinquante pages de prose française et un grand thème latin à M. Garnier. Mes Sensations sont au net, mais mes phrases cicéroniennes ne sont encore qu’en brouillon. Pourquoi ai-je été si vite ? Parce que nos seigneurs et maîtres mettront un mois et plus pour me donner l’autorisation d’imprimer, et que l’impression durera trois semaines. Te dire avec quel tour de reins il a fallu piocher pour arracher à mon cerveau ce chardon psychologique, et cela en six semaines de temps, est impossible. Encore en ce moment

  1. « Plus d’agrégation pour moi cette année. Donc je fais mes thèses. J’ai écrit tout le plan de la française… Je fais de la psychologie et de l’observation pure ; pour le fond je m’autorise d’Aristote… Je souhaite de passer s’il est possible, au commencement d’août. Le doctorat vaut pour deux ans de service… Je crois avoir trouvé plusieurs choses et une théorie sûre, surtout des faits palpables sur la nature de l’âme. Sera-ce trop hardi ? » Lettre à Paradol du 25 avril 1852.