Page:Monod - Renan, Taine, Michelet, 1894.djvu/110

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là dedans les principes d’une philosophie de l’histoire. » Le livre sur l'Intelligence n’est pas autre chose que le remaniement vingt fois pris et repris de sa thèse de 1852 sur les Sensations et de ce Mémoire sur la Connaissance. Nous y voyons, ainsi que dans les Philosophes français, la psychologie présentée comme la préface d’une métaphysique logique et scientifique que Taine a plus d’une fois rêvé d’écrire. Le 24 juin 1852, nous lisons dans une autre lettre : « Je rumine de plus en plus cette grande pâtée philosophique dont je t’ai touché un mot et qui consisterait à faire de l’histoire une science, en lui donnant comme au monde organique une anatomie et une physiologie. » N’avons-nous pas là en une ligne le résumé de l’introduction à l'Histoire de la Littérature anglaise et l’idée fondamentale qui a inspiré tous les écrits de Taine sur l’histoire, l’art et la littérature ?

Malheureusement il se trompait bien en croyant que ces idées, qui lui paraissaient si simples, pourraient obtenir le visa de ceux qu’il appelait irrévéremment « les inquisiteurs patentés de la Sorbonne ». Dans sa candeur il se croyait garanti par le règlement du doctorat qui déclare que la Faculté ne répond pas des