Page:Monod - Renan, Taine, Michelet, 1894.djvu/153

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enseignement de l’École des beaux-arts pour pouvoir se consacrer plus entièrement à sa tâche. Il a succombé avant de l’avoir achevée. Il tomba malade dans l’automne de 1892 et mourut le 5 mars 1893. Il lui restait à tracer le tableau de la famille et de la société françaises, dont il avait recueilli les éléments dès 1866, et à exposer le développement des sciences et de l’esprit scientifique au XIXe siècle. Ce dernier livre eût été comme sa confession de foi philosophique et la conclusion naturelle de l’ouvrage, car il y aurait indiqué les voies où la France devra un jour trouver la guérison de ses maux et la réparation de ses erreurs. Ses Origines terminées, il devait revenir à un projet déjà ancien et écrire un Traité de la volonté. Ce travail de pure psychologie eût été le couronnement de la dernière phase de son activité intellectuelle comme les Philosophes français en terminent la première et l’Intelligence la seconde. Son œuvre de littérateur et d’historien, qui a ses racines dans sa conception philosophique du monde et de l’homme, se serait ainsi trouvée encadrée entre trois ouvrages de philosophie, le premier consacré à la critique et à la négation, les deux autres à l’affirmation et à la