laquelle ce libre penseur, catholique de naissance et si ferme dans son incroyance, a exprimé le désir d’être enterré selon le rite protestant. Son aversion pour l’esprit de secte, pour les manifestations bruyantes, pour les discussions oiseuses lui faisait redouter un enterrement civil qui aurait pu paraître un acte d’hostilité contre la religion et lui attirer des hommages inspirés plus par le désir de contrister les croyants que par celui d’honorer sa mémoire. Il était heureux, au contraire, de témoigner sa sympathie pour la grande force morale et sociale du christianisme. Un enterrement catholique, d’autre part, eût supposé un acte d’adhésion et une sorte de désaveu de ses doctrines. Il savait que l’Église protestante pouvait lui accorder des prières tout en respectant son indépendance, et sans lui attribuer des regrets ou des espérances qui étaient loin de sa pensée. Il a voulu être conduit à son dernier repos avec la simplicité qu’il portait en toutes choses, sans discours académiques, sans pompe militaire, sans rien aussi qui pût prêter aux disputes passionnées des hommes et ajouter à cette anarchie morale dont il avait cherché à combattre les effets en en démêlant les causes.
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